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PUBLICATIONS RÉCENTES

2024 : « La délicatesse du squale. Petit récit d’une clinique de rue avec un jeune homme réputé psychopathe, dans Le Carnet Psy, 1, N°266, p. 19-21.

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"Matinée grise et boueuse. Le fond de l’air odorait la neige. C’est tout habillé de Lacoste – dans cet inoubliable survêtement d’un blanc immaculé – en plein lieu d’accueil de jour pour SDF, que Djhess m’est apparu pour la toute première fois. Il était bien difficile de lui échapper ce jour-là, dans ce lieu où la guenille est de mise. « Être en blanc dans la merde » : voilà la scène ! Je le revois encore se faufilant tel un reptile (serpent plus que crocodile) entre les usagers, son joint à la main – ostentatoire pétard à l’imposante taille – pour récupérer son café au lait au comptoir. L’espace est saturé. Il y a foule. Son attitude comme la fumée de son joint sont toutes en agressivité. L’altercation semble n’être jamais loin. La tension est palpable et ça paraît pouvoir vriller à tout moment. Il y a du squale en lui, ce requin corail agressif, chassant en meute dans les bassins de récif où la vie bouillonne, mais inoffensif pour l’homme ; plutôt que grand blanc voyageur solitaire, réputé dangereux. Djhess n’est jamais seul. Toujours en bande. Agglutiné à d’autres jeunes d’une vingtaine d’années comme lui, tous plus paumés les uns que les autres, il est toujours au centre.
Je dois avouer que pendant longtemps Djhess m’a agacé. Ce côté loulou, lascar et racaille : il y avait en lui quelque chose de très caricatural qui faisait naître de l’exaspération en moi. Un histrion : une forme de maniérisme, tout en exubérance et en provocation, avec des grands gestes presque toujours exagérés…"

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2023b : « "8 Murders Cache-cache". Récit horrifique et adolescence », dans Cliniques, 2, N°26, p. 172-186.

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[RÉSUMÉ] : "Cet article propose d’explorer l’importance des histoires et s’ouvre sur ce que le philosophe allemand Wilhelm Schapp a appelé notre « empêtrement dans les histoires » : cette nécessité humaine que de raconter et de se raconter ; de s’inventer. À partir de là, l’auteur décrit comment avec une jeune adolescente placée en Maison d’enfants, la création d’une histoire, à deux mains, aura participé  à une mise en récit de soi, à dessein d’un soi au cœur de la crise. La forme horrifique devient alors le support privilégié de cette histoire aux enjeux multiples : entre irruption des éprouvés pubertaires et « jeu de bébé » qui aurait dégénéré."

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2023a : « XXVIIe et XXVIIIe leçons d'introduction à la psychanalyse », dans Bulletin du Groupe Lyonnais de Psychanalyse Rhône-Alpes, XLIe année, n°90, p. 143-153.

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Version publiée d'une présentation au Séminaire de lecture des textes de Freud animé par Martine Pichon-Damesin et Isabelle Maître-Léwy-Bertaud, où le thème pour l'année fut "Les transferts", cet article reprend les deux dernières leçons d'Introduction à la psychanalyse de Freud, écrites en 1917. Période intermédiaire pour lui, après "l'introduction de narcissisme", où sa Métapsychologie n'est plus si belle et magnifique ; se fissurant de toutes parts ; préludant au tournant de 1920. Il y met à jour la "névrose de transfert" comme concept-limite entre psychopathologie et technique analytique, et revisite à cette occasion l'un de ces micro-plis épistémologiques à visée technique qui émaillent son œuvre : "l'abandon de la catharsis".

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2020 : « (Psychiatrie des) Interstices », dans Canal Psy, N°126, La psychiatrie aujourd'hui, p. 35-43.

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EXTRAIT : « (...) on a peut-être aussi trop oublié combien il fallut, pour toute une génération de travailleurs sociaux des extrêmes – les tous premiers « éduc de rue » –, développer un véritable génie de l’interstice. Combien il fallut se faire l’expert autodidacte d’une « science de l’intérité », de l’entre. Un savoir-faire artisanal, transmis au cœur de relations d’apprentissage, avec ce qu’il est convenu d’appeler maintenant « bricolage », mais à qui aussi il manquait sa « théorisation » pour qu’elle fusse « science ». La notion d’analyse transitionnelle introduite par René Kaës puis reprise par Didier Anzieu en 1979 pourrait permettre de jeter les bases, à la fois théorique mais aussi pratique, d’une très féconde heuristique sur la « posture interstitielle » : posture appartenant au registre même de l’analyse transitionnelle au sens élargi de son terme. Voilà une hypothèse à défendre ».

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2019 : « Parentalité institutionnelle », dans Lien Social, N°1263, numéro spécial #8, Tableau de familles, p. 9-10.

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Comment penser le travail en Maison d'enfants à caractère social ? Et comment aborder le travail avec l'enfant et sa famille quand ce dernier a été "placé" ? Dans ce court article proposé à la revue Lien Social, réputée pour son indépendance et son engagement, j'ai tenté d'introduire une réflexion à partir de ces deux questions directrices et de mon expérience de l'internat... ICI LE TEXTE.

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2018d : « Beyond the Wall... Winter is coming », dans Canal Psy, N°123, Migrants. A la rencontre, p. 38-43.

 

EXTRAIT : « Dès les premières minutes de la série, en prologue, sans préalable, bien avant que le générique ne débute pour la toute première fois, la menace rôde, gronde. Trois "frères" de la Garde de Nuit ou Night’s Watch – cette confrérie vouée à tenir la frontière du Nord et le Mur – tombent nez à nez avec des créatures de glace. Deux d’entre eux seront massacrés. Retrouvé errant et terrifié, le seul survivant est considéré comme un déserteur. Il finira la tête tranchée par Eddard Stark, gouverneur du Nord et seigneur de Winterfell, qui ne peut croire un seul instant aux divagations de celui qu’il considère devant son fils Bran comme un fou… Une menace donc, et "Beyond the Wall… Winter is coming" est son présage : "par de-là le Mur… L’hiver approche". Un "hiver" sombre, un nouvel âge d’obscurantisme guette. Dans ce monde peuplé de dragons, de sorcières, de géants, il est un monstre oublié de tous qui inquiète plus particulièrement : les Marcheurs Blancs (...) Les Marcheurs Blancs ne sont pas les morts-vivants de The Walking Dead, cette autre série à succès des années 2010. Les zombies cannibales vêtus de haillons crasseux, extrêmement populaires, quasiment communs, sont des créatures creuses, vides, ersatz de la société d’hyperconsommation et de l’aliénation qu’elle sécrète. Erratiques et désorbités, déterritorialisés pour dire comme Deleuze, ils "ne cessent de répéter : il n’y a plus d’ailleurs". Plus d’ailleurs utopique. Plus d’ailleurs uchronique… Les Marcheurs Blancs sont différents, bien différents. Il y a du plein en eux. Ils seraient plutôt des morts-vivants radicalisés, des monstres de pure radicalité, le fruit d’une très ancienne rémanence. Un trop plein de négativité, radicale, les animent et confrontent à l’impossible, à l’irréductible, à la mort. Une suture de type idéologique les a fait sortir de l’errance, errance à laquelle sont condamnés les zombies. Ils sont l’Armée des morts ».

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2018c : « L'Année du zombie », dans Chipe Capon. Revue poético-laborieuse, Numéro 1, Travail, p. 99-105.

 

EXTRAIT : « Dans un célèbre ouvrage datant de 1972 et traitant de capitalisme et de schizophrénie – ouvrage résolument anti-œdipien et pro-schizoanalytique – les verbeux auteurs, un certain Félix et un certain Gilles, disent que : "La mort imminente, diffuse, absorbée, tel est l’état que prend le signifiant dans le capitalisme, la case vide qu’on déplace partout pour boucher les échappées schizophréniques et faire garrot sur les fuites. Le seul mythe moderne, c’est celui des zombis – schizos mortifiés, bon pour le travail, ramenés à la raison. En ce sens, le sauvage et le barbare, avec leur manière de coder la mort sont des enfants par rapport à l’homme moderne et son axiomatique". L’assertion – dont il est difficilement possible de réprouver l’esthétique incantatoire qui s’en dégage – agit à sa lecture (mainte fois répétée) comme un puissant hypnoïde… Elle a, dans sa formulation, un quelque chose d’à la fois fascinant et énigmatique et porte, dans sa radicalité expressive, une valeur prémonitoire que les décennies qui suivront ne démentiront pas, bien au contraire. Les zombies sont partout… ».

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2018b : « Psychogéographie des lieux "extrêmes" », dans Psychologues & Psychologies, n°255, Violences. 1. Les violences sociétales, p. 33-37.

 

Traiter de la violence à partir d'une clinique du contemporain, tel est le thème ce dossier. Il s'agit, avec ce texte, d'une sorte d'invitation à « retrouver le chemin de l’utopie, déserté par la chute des massifs idéologiques et par la désaffection du Politique par les politiques. La cité est à réinventer, une cité qui dépasserait l’effroi de la proximité de l’étranger, du migrant, du pauvre. La surmodernité n’est-elle que le pansement maniaque du deuil mélancolique de nos croyances et illusions perdues ?
Il n’est de bonne voile à qui ne connait son port, disait Sénèque. Peut-il y avoir pour l’homme d’autre destination que l’utopie humaniste ? (Un engagement clinique afin de) développer notre sens critique face à un monde apparemment libéré, mais rejetant, clivé, surveillé, qui se rapproche des pires prédictions futuristes des années 1970, alors que de nouvelles utopies commencent leur narration… ».

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2018a : « Tumulte et charivari à l’interface. Le psychologue des interstices et l’analyse transitionnelle "sociale" », dans Albert CICCONE (sous la direction de), Aux Frontières de la psychanalyse. Soin psychique et transdisciplinarité, Paris, Dunod, p. 109-123.

 

Reprise largement augmentée de l'article proposé en 2015 dans Psychologues & Psychologies, ce chapitre explore les lignes de démarcation qui séparent et divisent nos existences, et plus particulièrement celle qui fait que nous sommes à la fois des êtres psychiques et sociaux : catégories éminemment antagonistes, complémentaires, concurrentes. C'est dans nos institutions que très généralement ces lignes se révèlent et parlent avec ici, pour protagoniste principal, une fois encore, l'anonyme et public "Mr SDF" : parfois père clodo ou stratosphérique sociopathe, mais, sans conteste, double obscur de l'homme hypermoderne.

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