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La psychanalyse est le procédé par lequel les processus psychiques inconscients, à peu près inaccessibles autrement, peuvent faire l’objet d’une investigation rigoureuse.

 

En 1923, dans Le Moi et le Ça, Freud disait que "La différenciation du psychique en Conscient et Inconscient est la présupposition fondamentale de la psychanalyse". Cette conviction que les processus psychiques inconscients sont au cœur du fonctionnement humain et à la source de multiples problématiques d'ordre psychologique distingue la psychanalyse des autres approches... Dans un dialogue fictif entre un patient et son ancien analyste, Simone Korff Sausse fait dire à ce dernier : "C'est exactement la portée de cette découverte fondamentale de la psychanalyse, celle de l'inconscient (...) Nous ne contrôlons pas tout. Quelque chose nous échappe, nous dit Freud, et de surcroît ce quelque chose est une partie intime de notre personne. Nous cohabitons en permanence avec un double. C'est lui qui décide à notre place et détermine nos actes et nos sentiments à notre insu (...) Mes actions échappent à ma volonté consciente. Mes sentiments contradictoires, ils ne sont pas forcément en accord avec ma conscience morale. Je ne corresponds pas à l'image que je me fais de moi, ou que j'estime devoir donner aux autres, ou ce que je pense que les autres attendent de moi... Bref, je ne suis peut-être pas celui ou celle que je crois. Nous le constatons tous les jours. Les oublis, les actes manqués, les symptômes...Toutes les nuits, nos rêves sont le signe de cette vie psychique qui déborde largement ce que nous en connaissons consciemment. Il se passe dans notre tête infiniment plus de choses que nous ne le soupçonnons" (Dialogue avec mon psychanalyste).

 

De nos jours, l’éventail des difficultés psychiques auxquelles s’intéresse la psychanalyse ne se limite plus aux seuls troubles névrotiques, ni sa méthode thérapeutique au dispositif inventé par son fondateur. Cet élargissement des indications de la pratique analytique a conduit à diverses modifications de l’offre clinique faite aux personnes qui demandent l’aide du psychanalyste. Il est important de souligner que le projet analytique ne se confine pas à une visée thérapeutique stricte, mais cherche aussi à procurer une amélioration du plaisir à vivre, à travailler et à aimer. C’est par la levée des obstacles inconscients que la psychanalyse contribue à mettre en place une liberté personnelle d’agir et de penser accrue chez celui qui s’y engage.

 

Le cadre optimal dans lequel se déroule une psychanalyse consiste en plusieurs séances hebdomadaires, idéalement de trois, où la personne est invité à dire librement, sans sélection ni tri, les pensées qui lui viennent spontanément à l’esprit : c’est ce qu’il est d'usage d'appeler la "règle fondamentale" celle de l’association libre. On privilégie pour l’analysant la position étendue, l’analyste étant assis à l’arrière, hors de sa vue. On cherche ainsi à ce que toute l'attention du sujet se porte sur son "monde intérieur". Son cadre bien défini : le nombre de séances, la position étendue, la règle de la libre association, forme l’essentiel de ce qu’on désigne comme étant la cure-type. Ainsi apparaissent et s’organisent les phénomènes, centrés sur la relation dite transférentielle à l’analyste, qui constituent le processus analytique. Toutefois, dans certains cas, d’autres modalités que la cure-type peuvent être proposées. 

 

La psychanalyse reste avant toute chose une rencontre entre deux personnes, ouvertes sur leur propre énigme. C’est une traversée, une odyssée, avec ses errances et ses errements, dont il est impossible de prédire la durée et qui permet, dans le meilleur des cas, de se réinventer... "c’est le but de l’analyse de découvrir sa vérité et ses vérités. Il y en a trente mille", dit feu Joyce McDougall à l'occasion d'un entretien donné à Carnet/PSY en 2001.

Qu’est-ce que la psychanalyse ?

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